Sonnet gourmand
Jouer, au paradis, à l’échanson des anges,
Me parfaire dans l’art d’un céleste mitron,
Verser à moult élus le Chignin-Bergeron :
Que ne suis-je, mon Dieu, de vos saintes phalanges !
Les chérubins œuvrant pour vos riches vendanges
Entonneront d’accord une ode au vigneron,
Et vierge, confesseur, bon ou mauvais larron
Combleront Rabelais d’abondantes louanges.
Le thon blanc au gingembre et jus d’algues fumé
En les salons du ciel, au laurier parfumé
Ouvrira le menu dressé par un apôtre.
Charolais, homard bleu, tendre agneau de Bellac
Mériteront, bien sûr, et grâce et patenôtre…
Sommelier, j’offre à tous l’or fauve du cognac !